Dépasser la douleur
Les séances avec le psy m’épuisent, et pourtant j’ai l’impression de progresser. Repoussant des limites factices que je m’étais posées, je comprends enfin que ces frontières n’étaient autres que de l’aveuglement que je m’imposais. Je comprends pourquoi, enfin, j’ai pu commettre tant de méfaits. Comment j’ai pu, sans arrêt, des années durant, chercher à me détériorer. Les abus de toutes sortes, les prisons imposées par les ingestions et inhalations de psychotropes divers ne sont jamais là que pour négliger que nous sommes les uniques constructeurs des murs qui nous entourent.
"All your two-bit friends, they’re shooting you up with pills…"
Bien sûr, il est tout sauf rassurant de savoir qu’on a commis l’irréparable. Qu’on a violenté l’être aimé. Sans pour autant cesser de l’aimer, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Le paradoxe est, dit-on, dans chaque être humain. Aller aux confins de ce paradoxe est d’une grande douleur. Mais les chemins ne sont toujours pas librement choisis.
"They said it was good for you, that it would cure your ills…"
La douleur qu’on impose aux autres, à l’autre, est intolérable. Pas un être humain ne peut la tolérer. Rien ne peut la justifier. On finit par se questionner : et si la douleur que je subis ne justifiait pas ma solitude ? L’important n’est pas là.
"I don’t care just where it’s at…"
La jeune Narcisse s’est évanouie.
"I’m just like an alley cat."
Les citations sont chipées dans Lou Reed "Oh Jim", sur Berlin