Le mercredi, c'est psy
Vautré sur le divan ce matin, pendant 40 minutes, à chercher l'historique de cette violence qui m'habite.
Bien sûr, je l'ai vécue tout jeune, et nous nous connaissons depuis longtemps.
Préfigurée dès avant ma naissance par des rapports bizarres.
Le père absent par sa présence effacée, sauf quand il s'agissait de me coller une rouste.
Par la suite, rien ne s'est arrangé. Toujours l'impression d'avoir le train de retard, jamais certain de soi-même, quand bien même, tout aurait pu sembler positif.
"L'héritage est toujours positif", paraît-il. Mais la sauvagerie me semble encore de mise, bien malgré moi. "We're living in violent times" annonait la chanson que j'écoutais sans arrêt quand j'avais vingt ans, sans en saisir le réel sens.
Plus tard, il y a à peine quelques dizaines de minutes, spectateur amusé mais néanmoins circonspect, d'un after d'un défilé de mode (un tandem de créateurs dont j'ignorais jusqu'au nom cet après-midi), j'ai encore vu présente la barbarie : celle de ces gens trop bien vêtus, se rengorgeant devant des verres dont ils ignoraient le prix, dans ce magnifique musée de la Porte Dorée, loué mais dévoyé pour l'occasion. Forts de leur savoir et de leur paraître, ils foulaient aux pieds à la fois toute bienséance et ceux dont ils étaient différents.
Soupirons de concert. Ouvrons une bonne bouteille. "Pas de honte à être heureux seul", pour paraphraser Camus dans l'Étranger.
Pipedown en boucle sur la chaîne.